Au Défi Gendarme de fer, elles courent pour la solidarité et le changement
Elles sont cinquante. Policières, engagées et surtout solidaires. Leurs visages composent une capsule vidéo dévoilée aujourd’hui pour souligner 50 ans de présence féminine dans les services policiers du Québec. Une image forte, en soutien à la Fondation de la recherche pédiatrique, qui rappelle tout ce que les femmes ont apporté, et continuent d’apporter, à cette mission de protection.
À l’occasion du Défi Gendarme de fer, une vague de départ entièrement féminine incarnera cet engagement sur le terrain. Au cœur de cette initiative, une déclaration : Celle que la mission policière s’est fondamentalement transformée à travers l’apport des femmes.
Découvrez dans cet article l’histoire de Caroline Bernard, directrice du Service de police de Saint-Jérôme, et le regard qu’elle pose sur cette évolution : entre vocation, humanité et changement de culture.
« Je ne voulais pas être directrice. Je voulais être la meilleure policière ».
Caroline Bernard est aujourd’hui la première femme à diriger le corps de police de Saint-Jérôme. Mais à ses débuts, ce n’était pas son ambition. « Mon seul objectif, bien qu’ambitieux, c'était d'être la meilleure policière. Je me disais : si je suis la meilleure, je vais protéger le plus de monde possible ».
Une grande partie de sa carrière a été consacrée à intervenir auprès des personnes les plus vulnérables : enfants, femmes, victimes d’abus. Pour elle, chaque enquête était l’occasion de faire une réelle différence. Caroline Bernard a rapidement compris que sa vocation n’était pas simplement d’intervenir, mais de faire changer les choses. « En devenant sergente-détective, puis en gravissant les échelons, je me suis dit : là, je peux influencer les pratiques ».
Et c’est exactement ce qu’elle a fait.
« Je ne suis pas devenue un homme policier dans un corps de femme ».
Être une femme dans un milieu aussi institutionnalisé que la police n’a rien d’anodin. Caroline le sait. Elle a grandi dans un environnement familial plutôt masculin, est entrée dans le métier à 20 ans, et s’est souvent demandé si on serait fier d’avoir une femme comme chef. « J’ai eu cette pensée-là, même encore récemment. C’est une petite bibitte qui reste ».
Malgré les doutes, Caroline Bernard n’a jamais compromis son identité. « Je suis restée femme, avec mon approche, ma compassion. J’ai toujours été fière de ce que j’étais ». À travers les épreuves, c’est une réponse profondément humaine qu’elle a apportée à des réalités souvent inhumaines. Bien avant que la désescalade devienne une pratique reconnue, elle en faisait une ligne de conduite. Aujourd’hui, son leadership s’est transformé : rigoureux, mais aussi authentique, accessible, enraciné dans l’écoute.
Caroline Bernard le souligne avec justesse : pendant longtemps, les femmes policières ont dû faire leurs preuves dans un milieu où les attentes envers elles étaient plus élevées. Elles ont dû chercher des mentors, s’imposer dans des rôles où il n’y avait pas de modèles féminins avant elles. Mais aujourd’hui, elles peuvent constater que leur apport dépasse largement la simple présence. Elles ont modifié en profondeur l’approche policière, notamment dans la façon de traiter les victimes, de répondre à la violence, de tisser un lien avec la population.
Caroline Bernard et son équipe au Défi Gendarme de Fer
Un défi à la hauteur de leur engagement
Le témoignage de Caroline Bernard résonne d’autant plus fort dans le contexte du Défi Gendarme de fer. Elle y a participé avec enthousiasme, et dit qu’elle aurait aimé y être encore cette année. « J’étais tellement déçue quand j’ai su que je ne pouvais pas le faire. Parce que c’est un moment fort. C’est un symbole ».
Caroline parle du défi comme elle parle de la vie : avec rigueur, mais surtout avec cœur. « Ce que j’aime, c’est que peu importe notre forme physique, on reste ensemble. Il y a une vraie solidarité. Et c’est un geste concret pour améliorer la vie d’enfants et de familles. Ça, ça me touche profondément ».
Pour elle, cette implication-là, sportive, humaine, philanthropique, est essentielle. « C’est un moyen de rappeler qu’on est des humains en uniforme. Et qu’on peut faire la différence ».
Une nouvelle génération inspirée à faire sa place
Aux jeunes femmes qui rêvent de porter l’uniforme, Caroline Bernard a un message puissant : « Croyez en vous. Restez fidèles à vos valeurs. Vous avez votre place, et vous avez quelque chose de précieux à offrir ».
Elle insiste : le métier peut se faire avec du cœur. L’excellence n’est pas incompatible avec l’empathie. Et la rigueur ne s’oppose pas à la sensibilité. « Ce qu’on a apporté, nous, les femmes, c’est une autre perspective. Et aujourd’hui, cette perspective est partagée. Ce n’est plus juste une question de genre. C’est une approche qui a transformé la police, et c’est une immense victoire ».
Tracer la voie, ensemble
Le Défi Gendarme de fer, c’est un geste. Une course. Une journée. Mais c’est aussi, et surtout, une manière de dire : « Nous sommes là. Et nous courons pour quelque chose de plus grand que nous ».
Cette année, à travers la vague féminine, à travers la vidéo hommage, à travers les mots de Caroline Bernard, c’est toute une génération de femmes policières qui est mise en lumière. Celles qui ont ouvert la voie. Celles qui y marchent aujourd’hui. Et celles qui, demain, y laisseront à leur tour leurs empreintes.
En participant au Défi Gendarme de fer, chacun et chacune s’inscrit dans ce mouvement. En courant pour les enfants, pour la recherche, pour la santé, on court aussi pour une société plus juste et plus solidaire. Et grâce à ces femmes, grâce à Caroline Bernard et à toutes celles qui ont ouvert la voie, on court surtout vers un avenir plus inclusif et profondément inspirant.
La Fondation de la recherche pédiatrique remercie chaleureusement Caroline Bernard ainsi que toutes les femmes qui ont participé à ce projet porteur de sens, les services de police du Québec, l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) et l’Association des Directeurs de Police des Premières Nations et Inuits du Québec (ADPPNIQ) pour leur collaboration. Merci de croire, comme nous, en un futur plus radieux pour tous les enfants.